l'Expression musicale
Les Ondes MARTENOT sont si sensibles que l'instrumentiste, avec une
bonne technique de jeu, a l'impression que l'instrument est un prolongement directe de sa pensée.
Cet instrument traduit tous les sentiments et intentions du compositeur
et de l'interprète, ceci grace à l'inertie quasi nulle de
l'électricité. C'est peut-être cela qui induit un sentiment de mystère
et de magie . . .
Le jeu au "ruban" est magnifique :
il
permet tous les glissandos possibles et aussi un jeu très expressif
avec, bien sur, le vibrato naturel. Ce jeu est très libre mais demande
un effort de justesse, comme au violon. Aussi il se rapproche de cet
instrument, comme de la voix. Maurice Martenot, violoncelliste, y a
pensé en concevant ce jeu au ruban. (qui a été aujourd'hui remplacé
par un fil )
L'ondiste glisse l'index dans la bague et dirige ainsi la hauteur de
la note en déplacent le poignet. L'index est posé sur la réglette ou se
trouvent des repères tactiles -creux et bosses- qui correspondent aux
notes chromatiques du clavier.
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jeu au fil ( vu à la télé )
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Le clavier
Il est léger et mobile pour permettre un vibrato comme au ruban. Il
permet la virtuosité. La note la plus grave est prioritaire et ainsi,
on peut faire "facilement" des trilles qui sont très caractéristiques. Les touches
sont plus petites que sur d'autres claviers (piano, orgue, synthés...),
c'est plus adapté car on n'y joue que d'une seule main ( la plupart du
temps ). Ce jeu complète celui du ruban.
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jeu au clavier
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La touche de la main gauche :
Elle est essentielle dans l'instrument car c'est par elle que l'on
fait sortir les sons : c'est comme l'archet du violon ou le souffle
d'un instrument a vent. Cette touche est d'une unique sensibilité : il
faut a peine l'effleurer pour entendre une note sortir d'un diffuseur,
et si l'on insiste un peu... alors on couvre un orchestre ! Ainsi
toutes les nuances sont possibles, dans les Fortes comme dans les
Piano: on peut imiter les rugissements du lion, ou bien un moustique
volant dans une pièce... Il y a une infinité d'attaques possibles : du
petit staccato jusqu'au Percutés proches de la percussion ! On combine
souvent le jeu en finesse avec le ruban pour obtenir des glissades
expressives entre les notes, comme on le fait dans le chant...
La sensibilité de cette touche était due a son mécanisme : un sac de poudre
spéciale qui, en se tassant, augmentait la conduction du courant. |
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Le tiroir d'expression et des timbres
permet de combiner les différentes formes d'ondes entre elles
("Onde", "Creux", "Gambé", "Nasillard", "Octaviant", "Tutti") : ce sont
les différentes sonorités de base des Ondes MARTENOT.
Tous ces timbres sont
notés sur les partitions d'Ondes et dans certaines oeuvres, il faut se
dépêcher pour changer de timbre entre deux phrases musicales...
Il faut bien préciser que ces timbres ne sont pas produits par un
synthé. Ce sont quelques formes d'ondes basiques, choisies au départ
par l'inventeur, utilisant de bons vieux transistors. Reproduire ces
couleurs de timbres de façon numérique est loin d'être la priorité d'un
tel instrument de musique, puisque sa particularité est avant tout la
relation avec la personne humaine jouant sur cet instrument, et non les
recherches (expérimentales ou artistiques) de nouveux sons.
Ainsi, les Ondes s'associent parfois à des synthétiseurs dans les
nouvelles oeuvres, de façon aussi complémentaires qu'avec d'autres
types de formations musicales.
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tiroir d'une Onde transistorisée (1975)
tiroir de l'Ondéa (2004)
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Voici un exemple vidéo des différents modes de jeu avec
la touche de l'Ondéa. Progression :
un son filé
accents de plus en plus marqués
jusqu'aux percutés
puis retour aux accents
Vous entendez également le timbre "souffle" combiné.
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src="../ondea/touche.avi"
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